Sujet inhabituel pour notre association mais le séjour de Monsieur BARRA dans notre région nous a incités à quêter un peu de lumière à notre vue profane de l'approvisionnement en électricité et des atermoiements perçus sur le choix des filières de production.

Entre mythes et réalités, Monsieur BARRA nous a apporté des repères pour penser et agir. Dans son exposé argumenté de nombreux graphiques justifiant la construction des cinquante- huit réacteurs, succès industriel respectant les règles de sureté et sécurité.

"L'énergie électrique et a fortiori électronucléaire ne représente qu'un gros quart de la consommation ; le gaz et le pétrole en représentent plus du double massivement importés et émetteurs de gaz à effet de serre"

Une analyse très technique du nucléaire civil confronté au tissu industriel national mène au difficile choix du pourcentage du nucléaire pour l'énergie de demain.

Dans l'aventure picturale du début du XXème siècle, où les jeunes artistes se donnaient pour objectif de tout recommencer, le séjour à Collioure de Matisse et de Derain au cours de l'été 1905 permit une percée magistrale vers la modernité. Le Fauvisme y naquit provoquant un scandale dont Derain fut relativement épargné, lui qui le fit éclore en "dynamitant" les hésitations de son compagnon de cordée.

Alain BILLARD retrace : Derain avant Collioure avec sa formation, ses influences - Derain à Collioure dans l'été 1905 - et Derain après Collioure avec le célèbre salon d'Automne.

A la faveur d'une très belle illustration, le conférencier détaille dans chaque oeuvre de Derain la couleur pure appliquée en aplats, la simplification et l'accentuation des formes, l'aplatissement de l'espace avec l'absence de perspective ainsi qu'une apparence d'improvisation rapide.

Ce magnifique exposé retrace cette courte période du séjour de Derain dont Collioure bénéficie encore pour sa réputation.

À la demande du Comte de Mailly, l'architecte urbaniste des Lumières Charles de Wailly réalisera les plans d'une ville-port autour de l'Ensemble Architectural de l'Obélisque.

Tour à tour ville-port ou port-ville, Port-Vendres tourné vers la mer ou vers le Roussillon va honorer sa position géographique selon les activités du moment : activités de pêche, exportation de minerais ou de vins, importation de denrées africaines, également transit de populations vers les nouvelles colonies et port de tourisme.

Au gré des époques, durant trois siècles, la population a su s'investir dans tous ces horizons faisant que Port-Vendres se muait en ville-port ou en port-ville, s'adaptant aux objectifs économiques du moment.

Quelles seront les exigences de demain ? La façon dont ont été traités les enjeux du passé rassure sur l'avenir. Le choix du Comte de Mailly reste judicieux, en témoigne l'histoire riche et singulière de Port-Vendres bâtie et constamment adaptée, par sa population méditerranéenne, aux enjeux du moment.

Jean GARIDOU, Port-Vendrais de coeur, a fait vivre cette cité éternelle, passage obligé de la mer et vers la mer.

Depuis ses lointaines origines en Mésopotamie, cet art digne des Muses, s'est imposé comme un des arts les plus représentatifs du monde antique.

L'adoption dans les mosaïques de galets de pella permettait de produire des effets de profondeur grâce à la capture de la lumière et de l'ombre. Ils furent remplacés par des "tesselles" petits cubes de pierre taillés, "l'opus tessellatum" puis "l'opus vermiculatum". D'où ces inoubliables chefs d'oeuvre, copies le plus souvent de tableaux célèbres, qui nous viennent d'Alexandrie, de Délos, d'Antioche, de Pergame, de Lybie, de Piazza Amerina, de Pompéi, et les deux célèbres "emblemata" signés par Dioscoride de Samos, transpositions en pierre de peintures de chevalet, où le "clair-obscur est obtenu par le seul moyen de la couleur" c'est la skiagraphie.

Avec l'avènement du christianisme, s'ouvrit un nouvel Âge d'or pour la "peinture de pierres", ainsi s'expliquent des chefs d'oeuvre en Jordanie, à Rome, Constantinople, Ravenne enfin.

"Vera pittura per l'eternità", les mosaïques paléochrétiennes, attachées désormais à représenter des valeurs symboliques et allégoriques, abandonnent dès lors les valeurs plastiques de la grande peinture grecque, au  profit d'une inspiration plus intérieure et plus métaphysique, d'où ce refus du tridimensionnel, un recours quasi obsessionnel à la frontalité, l'abstraction, la stylisation, un art donc désormais symbolique, contemplatif, stylisateur, abstrait, hiératique, aux antipodes de la grande mosaïque gréco-romaine.

Georges GENSANE, agrégé de lettres Classiques, Professeur honoraire des Universités de Perpignan et de Beyrouth, chargé de mission au Moyen Orient, a su, par son éloquence, son dynamisme et sapassion, présenter une conférence de très haut niveau et tenir en haleine un auditoire curieux de découvrir ces peintures de pierres.

François-Michel RIGNOL, Professeur au Conservatoire National de Région de Perpignan,  décrit la musique de Déodat de Séverac comme 

"virtuose, colorée, évocatrice, impressionniste. Déodat de Séverac chante sa terre, sa terre natale, le Languedoc puis sa terre adoptive le Roussillon. Sa musique célèbre ceux qui faisaient vivre cette terre : les muletiers, les laboureurs,les glaneuses, les carabinieros, les enfants, les charmantes rencontres...toute une vie populaire qu'il affectionne ; il est autant sensible à la qualité de la luminosité, au mouvement de l'atmosphère, aux couleurs multiples d'un paysage ou d'une fête populaire, qu'à la profondeur de l'âme du peuple"

Pour Claude Debussy, Déodat "fait de la musique qui sent bon et que l'on respire à plein coeur"

Après de brillantes études , Maîtrise de Mathématiques, École Normale Supérieure, François-Michel RIGNOL décide de se consacrer à la musique . Il se passionne pour la musique de Déodat de Séverac depuis son arrivée en Roussillon et passe plusieurs décennies à approfondir sa compréhension et son interprétation de l'oeuvre du maître. Il a ainsi enregistré l'intégrale pour piano.

François-Michel RIGNOL a su proposer avec sa "conférence musicale" une découverte de l'oeuvre du compositeur permettant de connaître sa vie, son style musical, esthétique, spirituel et philosophique et somme toute à aimer la musique de déodat de séverac. Les envolées de sa prestation musicale ont enchanté nos adhérents venus nombreux.

La conférence nous propose une exploration de l'oeuvre de l'un des peintres les plus atypiques de l'histoire de l'art, celle du Pontormo (1494 - 1557). "Excentrique" comme ses contemporains le disaient, il l'était indubitablement, par son caractère introverti et anxieux, son mode de vie marginal, ses habitudes singulières.

Ses peintures s'éloignent radicalement des canons de la Renaissance et ouvrent les portes d'une nouveauté stylistique : la "manière moderne" que nous nommons aujourd'hui le Maniérisme, cet art qui marque le XVIème siècle et dont il est l'un des principaux initiateurs. Pontormo est un peintre d'une modernité étonnante. 

Alexandre CHARRETT-DYKES fit l'analyse, en profondeur, de l'une de ses peintures : la Visitation, visible dans la campagne toscane. 

La brillante Florence du XVIème siècle, les Médicis, le contexte historique parfois troublé, seront la toile de fond de cette histoire avec en son centre le monde artistique riche d'un peintre qui a été surnommé, non sans humour, "L'Essentrico Florentino", [ l'excentrique florentin.]

la conférence menée de main de maître a suscité l'intérêt et l'admiration de notre assemblée.