Monsieur ALOUJES, autodidacte dans les domaines littéraire et poétique, chroniqueur assidu de la revue Massana, nous conta avec vérité et émotion la vie à Collioure dans la première moitié du XXème siècle. Par leur authenticité, ses récits sur les aspects multiples de la pêche, de la vigne et sur l'activité des Colliourencs de cette époque ont ému ses congénères et captivé nos Amis qui n'ont pas connu cette période.

La qualité de son écriture et la force de ses récits, la mélodie de ses poèmes ont intéressé ceux qui sont curieux du "Cotlliure fa temps".

Peu aguerri aux conférences publiques, Monsieur Aloujes a néanmoins été écouté avec passion et très vite des applaudissements ont entrecoupé ses contes et ses chansons inspirés par l'accent catalan.

"Les Amis de Collioure" ont reçu leur "historien militaire" attitré de l'époque récente, Roger FIX, venu leur parler du Baron Berge et du Général Caloni. Les Colliourencs ont rendu hommage à ces deux polytechniciens en érigeant un buste du Baron Berge sur la placette et une stèle en mémoire du Général Caloni au pied du château royal mais peu connaissent l'œuvre de leurs deux concitoyens.

Monsieur Roger FIX évoqua, dans le détail, les campagnes du premier en Egypte, en Prusse et en Espagne aux côtés de Napoléon puis son implication dans le dispositif militaire de la Restauration.

Le parcours du Général Caloni du Génie militaire fut détaillé à Madagascar puis aux côtés de Lyautey au moment du protectorat du Maroc et jusqu'à Verdun pendant la Grande guerre.

Monsieur Fix a su rapprocher ces deux militaires de grande valeur ayant vécu et œuvré à un siècle de distance, jamais loin de leur famille et surtout très attachés à leur Collioure d'origine.

En tant que Docteur en histoire des civilisations, Georges CASTELLVI a participé ou dirigé un certain nombre de recherches terrestres autour de la Via Domitia (site archéologique romain de Panissars ) et sous-marines avec l'équipe Aresmar sur l'Antiquité grecque et romaine du littoral des Albères maritimes.

Aidé de son diaporama d'enseignement, le conférencier évoqua les premiers contacts commerciaux ayant permis aux populations locales d'échanger d'abord en troc, puis en monnaie avec les marchands grecs puis romains dont les bateaux relâchaient en cabotage sur la côte à Collioure, Portus Veneris, Rodes ou Ampuries, du Vème au IIème siècle Av. J.-C. Par la suite, l'hégémonie du monde romain arrivera à implanter la culture latine sur tout le reste de la côte et dans l'arrière pays de Ruscino jusqu'à Rodes dans l' Ampurdan.

La conférence permit notamment de passer en revue les découvertes archéologiques (amphores, épaves de l'anse Gerbal, poteries de la rade de Collioure, du glacis du Château Royal ) et les restes visibles du Trophée de Pompée sur la Via Domitia.

Conférence d'un grand intérêt historique pour tous ceux qui restent curieux des civilisations anciennes venues modeler notre territoire.

Les chercheurs en histoire médiévale s'intéressent de plus en plus à la chute en 1343-1344 du royaume de Majorque, faillite qui reste un épisode majeur et particulier de l'histoire catalane.

Ce royaume, composite et dispersé, est issu d'une construction politique née du testament en 1262 de Jacques 1er en faveur de son fils cadet, le roi Jacques II de Majorque. Jacques III, fils de ce dernier, est par la suite accusé de velléités d'indépendance de son royaume à l'égard de la couronne d'Aragon, dont le dessein voilé est de travailler à la réunion des deux couronnes. Pierre IV va créer de nombreux subterfuges pour faire accuser Jacques III d'irrégularités et de manquements à la vassalité envers l'Aragon. Des dénonciations calomnieuses, des accusations souvent injustifiées, le loyalisme instable des possessions trop dispersées du royaume affaiblissent son autorité.

Cette véritable guerre fratricide se termine en 1344 par le rattachement du royaume de Majorque à l'Aragon. Jacques III trouvera la mort lors d'une ultime tentative de reconquête de Majorque en 1349.

Monsieur CLAVERIE nous a relaté les aléas de cet éphémère royaume, né d'un partage déséquilibré, par la suite convoité par le puissant royaume d'un propre cousin. La relation historique, faite d'une grande clarté, ne cède pas à la seule motivation géopolitique mais prend en compte les relations familiales et l'entêtement présumé des deux cousins à l'origine de cette tragédie médiévale.

En qualité de Directeur Général du Sydetom 66, Monsieur LLOBET annonce :

- " Il y a vingt ans encore, on achetait, on consommait, on jetait. Désormais, on achète, on consomme, on trie, on recycle. Tout est récupérable, et c'est de l'or ! "

Les papiers, les végétaux, les ordures ménagères, les boues, le verre sont récupérés et recyclés en compost, mâchefer, méthane, électricité, etc...

Une étude des coûts réels de la collecte triée et du recyclage des déchets montre qu'une société respectueuse de la planète est gagnante sur les plans économiques, écologiques et création d'emplois. 

La conférence fut une illustration de l'ouvrage de Monsieur Jean-Marie ROSENSEIN sur Viggo Dorph Petersen écrit avec le concours de Monsieur Robert BLANCH.

Elle mit en perspective l'œuvre de l'architecte dans le contexte économique et social de la fin du XIXème siècle et du début du XXème dans les Pyrénées Orientales.

Né au Danemark en 1851, Viggo Dorph Petersen, architecte novateur et protestant austère, devint la coqueluche de la haute société roussillonnaise décomplexée de la Belle Époque en leur édifiant des demeures évoquant pour certains les châteaux de la Loire, pour d'autres celui de Louis II de Bavière.

Elle permit au conférencier de présenter des documents et une iconographie abondante des constructions de Dorph Petersen, sans omettre le temple de Collioure !

Elle retraça la biographie et la carrière de l'architecte dans le département en faisant référence aux divers commanditaires qui firent appel à lui.

Conférence d'un chercheur passionné et dévoué à notre public ravi de connaître l'histoire de cette architecture souvent énigmatique. 

La peinture d'histoire est un genre pictural qui puise ses thèmes dans les sujets religieux, mythologiques, historiques ou allégoriques.

Avec POUSSIN, DAVID ou GROS elle se situe au sommet de la hiérarchie des genres.

Mais avec DELACROIX cette définition canonique de la peinture d'histoire est profondément remise en question par les premiers artistes modernes qui poseront alors des questions d'ordre politique, moral ou philosophique, en lien avec le contexte de l'après révolution de 1789.

Ainsi le genre de la peinture d'histoire va petit à petit se libérer du joug du pouvoir  avec entre autres OTTO DIX, HEARTLIELD ou BOLTANSKI pour exalter l'engagement des artistes face aux conflits du XXème siècle.

Mais finalement, quelle différence entre le message de Delacroix et "sa liberté guidant le peuple" et celui de Dani KARAVAN et "son mémorial à Walter Benjamin" sinon celui de l'approche du symbole au travers d'une époque ? 

Neuropsychiatre et électroencéphalographiste, notre conférencier nous a révélé comment les progrès fulgurants des neurosciences apportent aux chercheurs d'incroyables connaissances sur notre cerveau, masse molle et grisâtre pesant moins de 1500 grammes mais consommant 25% de la totalité de l'énergie de notre corps. Elle fonctionne grâce au courant électrique généré par les 100 Milliards de cellules nerveuses, les neurones, qui la composent.

Ces neurones, qui sont à l'origine de nos mouvements, de nos actes, de nos pensées, de nos sentiments...communiquent entre eux par des millions de milliards de faisceaux nerveux et plus d'une centaine de substances chimiques, les neurotransmetteurs.

Des chercheurs de haut niveau utilisant des appareillages de plus en plus sophistiqués et performants continuent à dresser la carte des territoires de notre cerveau, à préciser leurs contours, leurs spécificités et, en plus de leurs propres fonctions cognitives, les rapports qu'ils ont entre eux et les autres systèmes d'organes. Un parallèle est fait avec la complexité de l'univers et avec la façon de concevoir l'évolution des espèces, ce qui engendre de nombreuses discussions entre scientifiques et philosophes.

Le Docteur HUC nous a invités à un voyage passionnant dans ce mystérieux labyrinthe, tellement complexe que les scientifiques craignent, malgré les moyens colossaux mis en œuvre, de ne jamais pouvoir en découvrir et en comprendre tous les secrets.

Saint Louis et Jaume 1er Le Conquérant, en signant le traité de Corbeil en 1258, croyaient avoir mis fin à la rivalité des deux Maisons de France et d'Aragon en fixant la frontière le long des Corbières et en mariant leurs enfants Isabelle d'Aragon et Philippe de France. Mais en 1283 Philippe Le Hardi est contraint d'organiser contre son beau-frère Pierre d'Aragon, la plus formidable expédition militaire jamais vue dans nos contrées.

En mai 1285, l'armée française déferle sur le Roussillon et se prépare à envahir la Catalogne. Cinq mois plus tard, les débris de cette armée ramènent à grand peine leur roi mourant jusqu'à Perpignan.

L'évènement a passionné l'Europe entière . Les textes, en particulier ceux de Guillaume de Nangis, de Ramone Muntaner, de Bartolomeo de Neocastro traduits pour la première fois en fançais, permettent de comprendre et confronter des points de vue souvent opposés.

L'iconographie, médiévale mais aussi moderne, permet de son côté de mesurer le retentissement dans l'Europe entière d'un évènement essentiel de l'histoire catalane.

Malgré  les siècles écoulés, la narration de cette très brève expédition fut rendue vivante et passionnante.