Conférences 2014 - 2015
La conférence avait pour but de rendre hommage aux pêcheurs de Collioure pendant la Grande Guerre au cours de laquelle 650 Colliourencs furent mobilisés.
Le conférencier évoqua le parcours de quelques-uns d'entre eux, en situant les lieux où ils avaient combattu et pour d'autres, leurs services à bord des navires de la "Royale". On les
suivra pas à pas depuis leurs barques catalanes jusqu'au fond des tranchées ou à bord des navires de guerre.
L'auditoire, une salle comble de Colliourencs, espérait retrouver un aïeul connu par de seules photos jaunies par le siècle ou par les confidences des grands-parents.
Après avoir relaté l'enfance de Patrick O'Brian, le conférencier décrit sa vie professionnelle et familiale en Angleterre.
Puis il explique les raisons de son installation à Collioure et ses premiers pas incertains dans la littérature avec ses traductions et ses biographies jusqu'au jour où il réalise que sa voie se trouve dans la fiction sur un schéma historique réel.
C'est alors qu'il construit les deux personnages aussi différents qu'inséparables qui meublent ses Aubreyades, série de vingt et un volumes d'épopée maritime grandiose.
Le conférencier montre comment O'Brian s'identifie à ses personnages et à leur époque et comment il a lui-même organisé sa propre vie en image de cette fiction.
Le conférencier décrit l'enfance "tel Mozart" de ce grand musicien précoce, ses progrès fulgurants et son intérêt rapide pour le violoncelle. Le parcours souvent tumultueux de ce jeune et fier Catalan dans les hauts lieux de la musique européenne est rapporté grâce à quelques anecdotes savoureuses ainsi que ses débuts de soliste au sein d'orchestres prestigieux de Barcelone ou de Paris. La baguette lui permet de parvenir au nec plus ultra dans la direction d'ensembles comprenant parfois plusieurs centaines de violoncelles.
Sa condition de plus grand violoncelliste de tous les temps et de grand compositeur ne parvient pas à occulter sa conscience, celle du républicain, de l'homme qui entre en conflit avec le franquisme, cette conscience qui intérieurement va lui interdire de jouer tant que la dictature règnera en Espagne et que durera le laxisme de la communauté internationale à l'égard de Franco.
Bien avant la retirade, il s'installe à Prades et c'est sur l'insistance de ses amis, prétextant le bicentenaire de Bach, qu'il va reprendre le violoncelle et accepter de couvrir le
festival à Prades puis à Saint Michel de Cuxa. Il se retire vers la fin de sa vie auprès de sa très jeune épouse à Porto Rico où il crée le festival Casals.
La conférence se termine avec l'écoute de l'une des sept merveilles de la musique, son hymne personnel, "el cant dels ocells".
Devant un auditoire nombreux et attentif, Madame Anne CARRERE a d'emblée recherché l'expression du bonheur de vivre dans l'histoire de l'art.
Depuis la Madone aux œillets de Raphaël (1507) classique, elle montre le bonheur frivole, sensuel, liberté, humour, enfin dérision.
La venue de Matisse à Collioure, avec ses inspirations famille, fenêtres, nus dans la nature, paysages sublimés, dessine les contours harmonieux du bonheur et le colore avec une audace chromatique pure et nouvelle qui "tue" tout ce qui précède.
Un nouvel hymne au Fauvisme
Un livre interactif,
un concept original et novateur
La poursuite d'une croissance économique, donc d'une consommation sans cesse accrue, est impossible dans un monde aux ressources limitées et à la population croissante. Pourtant le dogme de la croissance illimitée perdure, de même que l'explosion démographique et ses corollaires que sont les migrations et la mégapolisation alors que les ressources vont s'épuiser et que l'environnement se dégrade.
Des pistes sont proposées comme le développement durable, la croissance verte ou la transition énergétique, autant d'éléments intéressants qui doivent s'accompagner de la décroissance de la consommation. Donc consommer moins, beaucoup moins puis stabiliser et réduire la population mondiale. Vivre autrement pour vivre mieux et vivre mieux avec beaucoup moins.
Selon le titre de l'un des ouvrages de Guy JACQUES publié en 2011, "Virer de bord, plaidoyer pour l'homme et la planète, il faut changer le logiciel"
Une conférence où beaucoup de sujets importants ont été effleurés en bien peu de temps !
Le professeur Michel ADROHER est un passionné de l'art médiéval, de la chanson et de la poésie occitane véhiculées par les troubadours. Peu de chants sont parvenus jusqu'à nous mais la profondeur
de leurs paroles est analysée avec l'emphase coutumière de ces chantres de l'amour, l'amour de leur Dame parfois imaginaire, souvent éloignée qui n'est que merveille à leurs yeux. Pour
la séduire, ils n'ont que la poésie, le chant, leur vièle à archer, et à cheval, ils courent la rejoindre sans parfois jamais ne la trouver.
Quelle belle époque, semble nous dire Michel ADROHER en ajoutant qu'il y a peu d'années encore les gens, tout naturellement, sifflaient ou chantaient dans la rue... à la manière des
troubadours !
La conférence fut illustrée par le chant suave de Gisèle BELLSOLA, tour à tour passionné ou mélancolique, accompagné par le timbre antique de la vièle de Michel MALDONADO.
Quelle belle soirée pour nos Amis de Collioure
Comment est né le Royaume de Majorque ? Quels en sont les souverains ? Où résident-ils ? Quels sont les rapports avec Barcelone ?
Jean VILLANOVE dévoile en quelques dizaines d'images cette prestigieuse mais éphémère période qui illumina la Catalogne et concerna bien d'autres contrées du bassin méditerranéen.
Les conquêtes en Méditerranée mènent les Catalans jusqu'en Anatolie avec les Almogavares et, au gré des alliances et des mariages, découpent les frontières instables et improbables de ce royaume
de Majorque à intention maritime et insulaire. Jean VILLANOVE nous conte le développement commercial au nord, côté chrétien et expose aussi comment se traitaient, au sud, les
affaires avec les musulmans.
La personnalité de deux "savants", Arnaud de Vilanova et Ramon Llull, complète l'illustration de cette époque.
Enfin le conférencier décrit le magnifique patrimoine architectural que les rois de Majorque nous ont légué.
Une excellente soirée.
La vigne est cultivée depuis des temps immémoriaux en Europe et dans l'ouest de l'Asie (Caucase) ; des cépages ont été introduits sur tous les continents, Amérique du Nord (Californie), du Sud (Argentine, Chili), en Australie, en Afrique du Sud et du Nord et en Chine. La France, 2ème producteur mondial (en volume) derrière l'Espagne, précède la Chine.
Le conférencier détaille les aléas économiques et parasitaires (infestation par le phylloxera) subis par les vignobles dans nos régions pour en arriver aux progrès réalisés depuis Arnaud de Villeneuve et d'autres "savants" dans l'élaboration des vins, des vins doux et la stabilité de leur conservation (vinification des vins doux naturels par mutage).
Après un exposé sur l'évolution de la consommation en alcools de nos contemporains, le docteur Jacques MANYA en vient à l'apport bénéfique d'un petit ratio de vin dans l'alimentation. Pasteur l'avait recommandé mais ce n'est que depuis une trentaine d'années que l'on parle scientifiquement de "vin et santé".
Paradoxalement, c'est bien de la Faculté de médecine qu'est parti le mouvement, sous l'influence du Professeur Henri JOYEUX, cancérologue montpelliérain. La réhabilitation de la consommation modérée du vin, dans une contribution à un meilleur état de santé, a bénéficié de la découverte de composants protecteurs vasculaires et d'antioxydants retardant le déclin cognitif. Dans le même temps, l'épidémiologie des cancers, des maladies cardio-vasculaires et l'étude des comportements alimentaires sont venus confirmer la notion de "paradoxe français".
Le conférencier clôt son exposé par un hommage au "Banyuls du Pharmacien" de son Grand-père et regrette que les campagnes anti-alcool des pisse-vinaigre, atrabilaires et autres coincés du goulot témoignent d'un sectarisme anti-vin aussi excessif.
Les Amis de Collioure se sont retrouvés ensuite pour un pique-nique au cloître des Dominicains.