Humaniste avant d'être féministe Olympe de Gouges, autodidacte, a marqué le siècle des Lumières par une oeuvre abondante théâtrale et politique, sans jamais renier ses convictions. Alors qu'en cette fin du XVIIIème siècle, la société française se cherchait, elle fut totalement ignorée durant les deux décennies suivantes. Pourtant, son oeuvre la plus reconnue, la "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne" s'affiche aujourd'hui sous son buste dans les couloirs du Palais Bourbon.

  La postérité doit se remémorer et faire revivre ses idées. Lui rendre un hommage est parfaitement légitime aidé en cela par une récente prise de conscience sociétale parfois un peu désordonnée mais totalement bienvenue.

Lina est plongée dans neuf cents ans d'histoire

Les "Amis de Collioure" recevaient pour la quatrième fois depuis l'an 2000 Monsieur Robert VINAS, conférencier fidèle, toujours passionnant.

Le roi Jaume 1er le Conquérant croît bien faire quand il partage ses domaines dans son dernier testament entre ses deux fils : Pere l'aîné à qui il donne le royaume d'Aragon composé de l'Aragon, de la Catalogne et du royaume de Valence, et Jaume le cadet qui hérite du Roussillon, de la Cerdagne, des Baléares et de la ville de Montpellier.

Mais à sa mort survenue en 1276 rien ne se passe comme il l'avait prévu. Pere impose à son frère, par la force dès 1279, un traité par lequel le royaume de majorque est  vassal de celui d'Aragon.

Désormais la politique des rois d'Aragon se bornera à maintenir ce vasselage et des rois de Majorque à s'en libérer, même au prix d'alliances avec des ennemis des rois d'Aragon, la France en particulier.

Périodes de coexistence pacifique auxquelles succèdent des moments de crise aigüe, jusqu'au moment où le roi d'Aragon Pere le Cérémonieux décide de reconquérir le royaume de Majorque et de le réintégrer au sein de la monarchie aragonaise.

Ce sera fait en 1349 quand le dernier roi de majorque Jaume III meurt au combat sur le champ de bataille de Llucmajor, à Majorque.

La conférence a été suivie avec attention par un public nombreux.

Pour  honorer les fêtes de Noël, les Amis de Collioure ont invité Pere MANZANARES, fondateur de Radio Arrels et membre du syndicat pour la promotion des langues occitane et catalane.

Il proposa une ballade au travers des coutumes liées au solstice d'hiver en pays catalan avec leurs attibuts, le Caganer et le Tiò de Nadal

 Bien soutenu par l'intervention impromptue du Campanar Sardanista, arrivé à point nommé pour reprendre en choeur les refrains dédiés à Noël en catalogne.

Le conférencier a rappelé les plaisirs simples et populaires qui entourent les célébrations de la nativité.

L'oeuvre de l'architecte Férid MUCHIR  ( 1906-1980 ) a marqué de son empreinte ce département. La modernité de son trait a accompagné l'émergence de nouveaux modes de vie entre Art déco et les trente glorieuses.

Le mariage des courbes et des lignes droites fuyantes, des grandes ouvertures, des pilotis dégageant des espaces nouveaux, une distribution intérieure à vivre en famille, des matériaux mêlant le béton et les appareils traditionnels, des oculi et des motifs ternaires ont été la signature de Férid MUCHIR retrouvée dans nombre de constructions à Perpignan et à Canet.

Les heureux propriétaires de ces maisons uniques sont conscients de leur responsabilité à devoir conserver ce patrimoine architectural, témoin d'une période d'évolution de notre société par son mode de vie et ses loisirs, en totale liberté avec les canons d'une construction plus commune.

Madame Claire MUCHIR, Conservatrice en chef du Patrimoine et Directrice du Musée d'Art Moderne de Collioure a su captiver un auditoire nombreux en retraçant aussi brillamment l'oeuvre de son aïeul.

Les "Amis de Collioure ont reçu Monsieur ERNULF, citoyen suédois, très intégré à Collioure, venu leur parler de BERNADOTTE.

Palois d'origine, né en 1763, Bernadotte se destine à la carrière militaire et, après ses classes en Corse et à Collioure, est distingué par Bonaparte. Mais tour à tour apprécié ou en conflit avec l'Empereur Napoléon 1er.

Les deux hommes se réconcilient en 1804 et Bernadotte est élevé à la dignité de Maréchal d'Empire. 

En 1810 il est choisi par le Parlement suédois comme héritier du roi Charles XIII, sans enfant, avec le titre de régent du royaume. 

 / Alors que sa nomination laisse entrevoir une amélioration des relations entre la France et la Suède, le nouveau prince héritier est amené à conduire une politique étrangère suédoise opposée en s'alliant à la Russie et au Royaume-Uni contre l'Empire français. En entrant dans la Sixième Coalition contre Napoléon en 1813, il prend personnellement la tête de l'armée du Nord et obtint en contrepartie que la Norvège soit cédée à la Suède.

Il monte sur les trônes suédois et norvégien en février 1818 après la mort de Charles XIII. Il y reste jusqu'à sa mort en 1844, entouré de l'affection de ses sujets et garant d'une économie assainie.

L'auditoire fut ravi de mieux connaître ce trait passionnant et insolite de l'Histoire.

Monsieur Guy JACQUES, océanographe biologiste, chercheur en écologie marine, Directeur de recherche honoraire au CNRS, a dirigé de nombreuses campagnes dans l'Océan Antarctique.

L'Antarctique, continent de tous les extrèmes, le plus froid, le plus aride, le plus venteux. 

De lui, au début du XXème siècle, Jean-Baptiste CHARCOT disait : "C'est le sanctuaire des sanctuaires où la nature de révèle en sa formidable puissance"

Il force les hommes à s'engager avec passion et aujourd'hui, en vertu des traités internationaux, vingt-neuf pays y organisent un modèle de gestion devenu un laboratoire scientifique à ciel ouvert qui ne finit pas de fasciner.

La conférence retrace l'étonnante histoire de la conquête de l'Antarctique et de l'océan Austral, immense forteresse océanique qui l'encercle. Elle rend hommage aux découvreurs du continent et des îles sauvages de la circonférence polaire. Navigant dans les cinquantièmes hurlants sur des navires à voile peu manoeuvrant, ils ont cartographié les côtes dangereuses de ce qui s'est longtemps appelé Terra incognita sur la carte du monde. Dans cet univers d'une grande rudesse, tiraillés par le froid et la faim, sans certitude du lendemain, ces pionniers ont trouvé le courage d'écrire parmi les plus belles pages de l'héroïsme de la nature humaine accompagnant ces explorations avec ses tâtonnements, ses échecs, mais avec la satisfaction de rencontres inoubliables avec les manchots qui vivent dans ces conditions extrêmes.

"Les Amis de Collioure" ont reçu Monsieur Marcel ZIDANI qui a oeuvré pendant de nombreuses années pour l'activité commerciale de Byrrh à Thuir.

Il a détaillé le développement exceptionnel de la Société BYRRH de 1873 à nos jours par Simon VIOLET, colporteur en étoffe de Corsavy. Simon Violet eut l'idée d'utiliser l'aura viticole des Pyrénées Orientales pour élaborer un vin tonique à base de quinquina composé de différents épices tels que café, cacao, fleur de sureau, camomille, etc.

D'abord distribué en pharmacie jusqu'au véto des pharmaciens, Simon instaure une communication inégalée encore à l'époque par une publicité murale dans le moindre village de France et par un concours d'affiches. La marque, depuis la Belle Époque et jusque dans les années 1960, a employé des centaines d'illustrateurs  pour ses publicités.

Bénéficiant de cette réputation de "boisson hygiénique" le Byrrh connaît toujours un vif succès commercial.

À l'actif de la société, une politique salariale et de protection sociale en avance pour l'époque et un mécénat important pour la ville de Thuir.

C'est tout ce vécu que le conférencier Marcel ZIDANI a su faire découvrir autour de l'histoire de ce célèbre fleuron apéritif aromatisé catalan " Vin généreux tonique et hygiénique à base de quinquina"

Un apéritif Byrrh, bien entendu, clôtura la réunion.

Les "Amis de Collioure" ont eu le plaisir de recevoir Monsieur Jean-Pierre GILLERY qui a eu l'amabilité de nous faire découvrir sa passion, la Côte Rocheuse sous-marine. 

Habitée, courue et parcourue pour sa partie terrestre visible de tous et aisément accessible, elle reste à admirer dans sa dimension sous-marine, milieu de vie extraordinairement riche, habité d'organismes  aux formes et aux couleurs diversifiées, autant d'écosystèmes menacés par une pression anthropique croissante.

Le conférencier s'attacha à faire apprécier à nous pauvres terriens ignorants, les splendeurs de ce milieu coloré et en pleine vitalté, à l'aide de nombreuses photos habilement fixées.

Des mérous majestueux, des rougets, des loups, chapons, dorades, saint-pierre, rascasses jusqu'aux étranges hippocampes, sans oublier la féérie des couleurs offertes par les gorgones, coraux vivants.

Comment préserver ce milieu des atteintes multiples dont il est victime ? par une extension de la réserve sous-marine existante ?

L'auditoire nombreux est ressorti émerveillé et un peu déconcerté de ne pouvoir accéder facilement à un tel milieu.

A la lumière de sa participation à douze Jeux Olympiques d'été et trois d'hiver, Alain GELÈS, ancien Directeur Général du Comité Olympique, nous a invités à partager "Une histoire des Jeux Olympiques"

Tout commence avec les Jeux Antiques au coeur de la civilisation grecque jusqu'à la rénovation de ces jeux de l'ère moderne par le Baron Pierre de Coubertin.

Ce fut ensuite un panorama des jeux de 1896 jusqu'à ce qui se dessine pour Paris 2024.

C'est une histoire chargée de symboles, truffée d'anecdotes mêlées aux enjeux géopolitiques mais toujours porteuse d'une vision d'universalisme avec des moments d'intenses émotions, de partage et de fraternité.

Bien sûr, les enjeux économiques et médiatiques sont importants mais la ferveur populaire qui entoure les jeux explique l'aura de la fabuleuse aventure olympique moderne.

Merci Monsieur GELÈS de nous avoir fait partager votre action passionnante et soutenue au sein du C.I.O.

L'auditoire de cette conférence de haute intensité  culturelle fut réduit car par ailleurs était célébrée une fête ludique autour de l'anchois.