Conférences 2016 - 2017

Docteur Pierre CAPDET : "Le service de santé des Armées pendant la Grande Guerre"  (21/10/2016)

Dans le cadre du centenaire de l'année 1916 (bataille de la Somme et bataille de Verdun), le Docteur Pierre CAPDET, spécialiste de l'histoire de la médecine militaire européenne, nous a exposé cet aspect durant les quatre années de guerre qui ont représenté pour la France la perte de près d'un million et demi d'hommes et quatre millions de blessés. 

 Perdre le moins d'hommes possible a été le souci constant du service de santé des Armées  et motivé l'organisation sanitaire des forces alliées grâce à l'évolution de la chirurgie et la radiologie, du matériel médical et de l'évacuation des blessés vers les hôpitaux de l'arrière, en particulier dans les Pyrénées Orientales.

 

Très documentée et bien illustrée, la conférence du Docteur CAPDET a motivé un grand intérêt parmi les Amis de Collioure.

Monsieur Renaud MARTINEZ : "1916, l'année de Verdun", (05/11/2016) , avec le soutien du Souvenir Français.

 

Historien militaire, Professeur au Centre d'Études Stratégiques de l'Armée de Terre, Monsieur Martinez tient à citer, en préambule de son exposé, les autres théâtres d'opération liés au début de la guerre de 14-18 : la Vistule, les Dardanelles, la Palestine, la Serbie, Salonique ainsi que les batailles navales.

 

Après le choc de 1914 et les infructueuses tentatives des Alliés pour percer le front allemand en Europe, Joffre décide d'une offensive qui aura lieu au début de l'été 1916 dans la Somme, bataille plus meurtrière, surtout pour les Anglais, que celle de Verdun sans pour cela s'avérer décisive. Mais les Allemands prennent tout le monde de vitesse en déclenchant la plus grande des batailles de l'histoire, à Verdun. Durant dix mois les belligérants vont s'affronter dans des combats d'une rare sauvagerie, mais aussi avec un courage et une abnégation inégalée.

 

Avec une grande précision et une iconographie comportant en surimpression le nom des Colliourencs morts au combat, Monsieur Renaud MARTINEZ a captivé notre auditoire.

Bernard LASSÉRE, Édouard JOURDA et Paul COMBEAU : "La vie d'Augustin Hanicotte"  ( 01 / 12 / 2016 )

Augustin Hanicotte
Les enfants à la marguerite. Augustin Hanicotte

Cet artiste venu du Nord, attiré par les couleurs chaudes du midi, a fait le choix de vivre à Collioure de 1915 à 1945.

Pendant trente ans sur le Boramar, au pied du château, au piémont des Albères maritimes, il va faire vivre la nature, l'honorer, la flatter.

Adepte de l'école classique hollandaise, il va au contact de la lumière modifier l'ordre de sa palette, choisir ce qu'il lui convient dans le bouillonnement artistique ambiant et, en provincial libre et "hors du temps", s'arrêter sur des traits et des couleurs qu'il perfectionne sans jamais renier ses choix.

Il est un maître dans l'art de chanter la nature et également dans celui d'apprendre aux "gosses de Collioure" à observer les joyaux qui, ici, les entourent.

Une iconographie importante a émaillé la conférence. L'assistance nombreuse a ovationné le souvenir de l'artiste.

Monsieur Pierre TORRES : "Les saveurs catalanes" ( 07 / 01 / 2017 )

Pierre TORRES
Pierre TORRES

Ingénieur agronome, Monsieur Pierre TORRES a œuvré toute sa vie, en Roussillon et dans d'autres régions, au service du vin et de la vigne. L'objet de sa conférence concernait le patrimoine des saveurs catalanes, particulièrement riche et diversifié, énuméré avec de nombreuses productions de terroir ( de l'abricot rouge au veau rosé des Pyrénées et aux productions plus confidentielles comme le couscouil ou le jaoumet et par une gastronomie qui a toujours revendiqué son identité et son originalité.

Malheureusement certains de ces produits sont parfois menacés par la mode de ceux venus d'ailleurs, par un défaut de certification officielle de qualité ou par un manque de rentabilité.

Parmi les atouts du patrimoine, on doit citer l'exploitation de taille humaine qui fait le choix de circuits courts garantissant l'authenticité. Il faudrait cependant améliorer les campagnes de promotion hors département pour donner à ces saveurs catalanes une reconnaissance méritée.

 

Conférence très riche et détaillée d'un professionnel de l'agriculture qui regrette que les Roussillonnais n'aient pas toujours eu les moyens de faire connaître leurs produits exceptionnels par leur qualité et leur spécificité.

Michel ADROHER : "L'orthographe en question (s)" ( 04 / 02 / 2017 )

Professeur Michel ADROHER
Professeur Michel ADROHER

Tel était le titre de la brillante conférence présentée par le Professeur ADROHER.

 

Devant un auditoire conquis par avance par le sujet traité, le conférencier, avec une aisance passionnée retraça l'histoire de l'évolution de l'orthographe dans la langue française.

 

Depuis le latin puis du bas-latin avec toutes ses variantes, depuis le francique parlé dans les pays francs au temps de Clovis, depuis l'écriture du Traité de Verdun au IXème siècle avec l'orthographe de son   époque, sans oublier celle utilisée par Chrétien de Troyes écrivant la Chanson de Roland au XIIème siècle, que de changements dans le vocabulaire et quelle évolution dans l'orthographe utilisée !

La langue française héritière d'une longue histoire est d'une complexité peu commune, son orthographe présentant de nombreuses particularités et bizarreries.

 

Après plusieurs toilettages et essais de simplification nous nous sommes arrêtés sur les dernières recommandations proposées en 1990 par le Conseil supérieur de la langue française et approuvées par l'Académie française portant sur 2400 mots. ces recommandations ont suscité une forte polémique et ont bien du mal à s'imposer. L'utilisation des SMS avec l'écriture particulière qui les accompagne accélèrera sans doute ce mouvement de simplification.

 

Est-ce une bonne chose ? Faut-il s'en inquiéter ? Peut-on par dérision continuer à écrire "giraffe" pour accompagner notre poète Jacques Prévert ?

Madame Edwige PRACA : "Dynamiterie Nobel de Paulilles, nouveaux regards" (04/03/2017)

La dynamiterie de Paulilles était une usine d'explosifs qui a fonctionné de 1870 à 1984. Au plus fort de la production, elle employait 300 ouvriers qui fabriquaient 4 000 tonnes de dynamite par an.

Madame PRACA a fait l'historique de la dynamite Nobel, les débuts de l'ingénieur Alfred Nobel à Stockholm, puis à Hambourg, ensuite en Russie, et pour les besoins de la guerre de 70 l'installation à Paulilles, loin du front, sur des terrains offerts par la famille Bernadi de Collioure. La proximité de la mer pour le canotage, de la voie ferrée en construction et de l'eau douce nécessaire au refroidissement voient cette industrie s'implanter durablement sur ce site accidenté autorisant l'agencement de nombreux ateliers indépendants.

Les progrès dans ce secteur chimique sont rapides à partir de la dynamite ( nitroglycérine mélangée à un solide inerte et absorbant) devenant plus sûre avec l'usage d'un détonateur, la dynamite-gomme ou dynamite plastique puis les cotons collodions (mélange d'huile nitroglycérine explosive avec le coton collodion inflammable).

Les dangers liés à ces fabrications à usage militaire, de travaux publics ou agricoles restent importants. Plusieurs accidents ont entrainé la mort d'une bonne centaine d'ouvriers et ouvrières car les femmes étaient nombreuses, notamment dans la fabrication des cartouches.

Monsieur Jean GARIDOU : "L'Hermione, frégate entre deux mondes" (8 / 04 / 2017)

Jean Garidou en conférence à Collioure
Jean GARIDOU

 

 

Après un court métrage sur la mise à l'eau en 2014 de l'Hermione, réplique de la frégate qui conduisit le Marquis de La Fayette vers le nouveau monde, et quelques précisions techniques et financières concernant le vaste chantier de restauration des chantiers navals de Rochefort-Océan, Jean GARIDOU s'attache à expliquer le pourquoi de ce voyage de La Fayette vers le nouveau monde.

 

En cette fin du XVIIIème siècle, les Lumières marquent les esprits en Europe comme en Amérique.

 

 

 

 

 

Centre d'Etudes et de Rencontres Méditerranéennes

Louis XVI, lui même, sensible aux idées nouvelles propagées par les Encyclopédistes sur les libertés, décide d'envoyer des renforts aux colons anglais des Amériques désireux de s'affranchir de la tutelle anglaise.

La Fayette s'illustre aux côtés de George Washington et de Thomas Jefferson dans ce combat pour les libertés symbolisé par la Constitution américaine instituant les Droits de l'Homme en 1787.

 

Ce rapprochement a été possible grâce à une très forte communion de pensée universelle dont on retrouve les traces dans la perspective architecturale de l'obélisque de Port-Vendres.

Monsieur Daniel PICARD : "Un chemin de Compostelle" (13 / 05 / 2017)

Daniel Picard au Centre Culturel de Collioure
Daniel PICARD

 

Le chemin de Compostelle intrigue, intéresse, passionne, mobilise de plus en plus nos contemporains. Du nom de Saint Jacques, il reste le souvenir de l'Apôtre décapité en terre sainte, ramené et enterré sur une colline de Galice. De Compostelle, le pèlerin ne retient que la direction d'Est en Ouest marquée par les étoiles. La tradition du pèlerinage vers le tombeau de Saint Jacques s'est muée au fil des siècles en chemin spirituel arpenté par le chrétien guidé par sa foi, par celui qui cherche en lui-même un sens à son propre  cheminement, par l'amoureux de la randonnée champêtre, par celui qui espère trouver en l'autre un remède à sa propre solitude, par celui qui en attend une thérapeutique à son mal- être.

 

deux pèlerins sur le chemin de Compostelle
Chemin de Compostelle

Leurs motivations sont très variées, mais chacun entend y côtoyer le calme et la sérénité, la plénitude de son repos intérieur et dans l'étoile qui guide son chemin enfin rencontrer la lumière qui doit le rassurer.

 

Le terme du voyage est parfois décevant, tellement l'important pour le pèlerin n'est pas le but mais le Chemin parsemé de réflexions, de rencontres, de souffrances, d'une précieuse et étroite communion avec la nature.

 

Avec le ressenti de plusieurs "pèlerinages", le conférencier, marcheur avec son cœur en équilibre entre sa tête et ses pieds, a su passionner notre auditoire et qui sait, peut-être convaincre de nouveaux adeptes de cette passion verte.

Docteur Alain BILLARD : "Le Fauvisme et la place de Collioure  dans sa naissance"(02/06/17)

Portrait du Docteur Alain Billard au Centre Culturel de Collioure
Docteur Alain BILLARD

Si Collioure est célèbre aujourd'hui, c'est naturellement dû à la beauté de son site, de son village, sa baie, ses collines, et sa côte rocheuse jusqu'à la plage de l'ouille.

Le Fauvisme, terme retenu par la postérité pour exprimer un nouvel art de peindre, et même de dessiner, y est né. Deux jeunes peintres du nord, Henri Matisse et André Derain, qui ont su interpréter et transfigurer la beauté de Collioure, dans la liberté de leur propre isolement, la libération des contraintes de leur éducation esthétique et leur désir de rendre son pouvoir émotif à leur art, essentiellement grâce à l'utilisation apparemment anarchique des couleurs de leur palette dans leur pureté le plus souvent absolue.

 

L'église de Collioure peinte par André DERAIN
André DERAIN

La salle du salon d'automne 1905 où étaient exposées les œuvres de Derain et Matisse, nommée" la cage aux folles" suscita l'étonnement tant sa provocation à l'égard du XIXème siècle semblait révolutionnaire et pour quelque temps encore totalement incomprise. Un nouvel art se cherchait au milieu d'une débauche de couleurs vives et d'un dessin qui se voulait secondaire.

 

La conférence, soutenue par un texte d'une rare qualité d'écriture et d'un diaporama conséquent, proposa une synthèse de toutes les caractéristiques qui ont pu participer à l'éclosion de ce mouvement auquel Collioure doit tant.

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