Olivier PASSARRIUS, responsable du Pôle archéologique départemental, dressa un rapport des fouilles récentes réalisées dans la cour du Château Royal de Collioure, rare forteresse médiévale. D’une faible surface, protégée par de hautes murailles surplombant la mer et par des défenses donnant sur le glacis, une aire, minutieusement occupée au cours des deux millénaires, révèle différentes époques qui ont superposé et enchevêtré leurs installations, leurs modes de vie, leurs appareils provenant de tous les comptoirs de la Méditerranée.

 Ces fouilles constituent, en peu de surface et de profondeur, une mine pour les archéologues curieux de mieux connaître les occupants successifs du Château.

Alain AYATS, historien spécialiste de Collioure, s’attacha ensuite à faire revivre les moments forts de l’histoire de Collioure depuis le XVIIème siècle. Les invasions, les drames, l’activité et les moyens d’existence de sa population, la démographie avec en préambule une métaphore autour de l’œuvre d’Henri Matisse symbolisant pour lui un virage de civilisation de la société colliourenque.

L’auditoire, toujours passionné par « son Collioure » était venu nombreux et conquis par les sujets choisis pour le cinquantenaire de son association culturelle.

Pour fêter son cinquantenaire, l'Association des "Amis de Collioure"  a demandé au Professeur Daniel TOSI d'organiser un concert le 2 décembre 2017 dans l'église de Collioure. Il a dirigé  un excellent septuor à cordes parmi lequel la soliste Julie Benderski accompagna merveilleusement la remarquable soprano Sabine Riva.

Tous les instrumentistes sont de brillants professeurs de Conservatoire de musique Perpignan-Méditerranée.

Nous avons eu la chance d’entendre ainsi le Domine Deus (extrait du Gloria de Vivaldi), l’Exsultate, Jubilate de Mozart, les Ave Maria de Schubert et de Gounot, Saeta de Turina, El Vito Obradors, et la valse de Juliette (extrait du Roméo et Juliette de Gounod. L’orchestre seul a joué l’ouverture de la Traviata de Verdi, la Pavane pour une infante défunte de Ravel et la Méditation de Thaïs de Massenet.

Un courageux public, qui n’avait pas craint d’affronter la tramontane glaciale de ce samedi, a trouvé que le concert de Daniel Tosi était véritablement sublime tant au niveau de la conduite de ses musiciens talentueux, du choix du répertoire que de l’histoire de la musique qu’il développait avant chaque morceau.

 La rencontre s’est prolongée par un apéritif dînatoire au Centre Culturel donné en l’honneur des musiciens tous très conviviaux et reconnaissants de l’accueil que nous leur réservions.

Ce fut un grand moment de notre association, moment que nous devons à nos prédécesseurs Messieurs Ribeil, Combeau,  Besson, Francès, Madame Génie et au regard des 220 conférences présentées depuis 1967. Nous pensons qu’ils apprécieraient les efforts de notre petit groupe pour faire vivre des moments de culture dans notre beau village. 

 Dès l’abord le terme de Gouvernement de la République à l’usage d’une « république monarchique » nous apparaît aujourd’hui quelque peu anachronique. C’est dire que nous devons nous adapter au vocabulaire et aux nuances d’Eiximenis concernant le gouvernement qu’il préconise… Et pourtant ses observations, sa pensée et ses recommandations nous semblent toujours d’actualité comme si les hommes n’avaient tenu aucun compte des avertissements des sages de son époque tout comme ils semblent encore ignorer la sagesse de Platon. Sa critique des puissants corrompus et des fainéants, des catégories sociales à repousser ou de celles qu’il faut protéger reste valable à notre époque.

Patrick Gifreu a su dans sa traduction du « Gouvernement de la République » rendre accessible une réflexion toujours utile au citoyen du XXIème siècle.   

François Arago (1786-­1853) demeure, pour beaucoup, l'une des figures marquantes de la Deuxième République. Il débute sa carrière scientifique avec le relevé du méridien de Paris. Cette aventure, qui le mène aux Baléares et jusqu'en Afrique du Nord, le place très jeune à la proue de la communauté scientifique. Élu à l'Académie des sciences à 23 ans, professeur à l'École Polytechnique, directeur du Bureau des longitudes et de l'Observatoire de Paris, il compte parmi les principaux organisateurs de la science française.

Ce savant « universel » de l’époque, s'illustre tant par ses propres travaux qu'au travers des contacts qu'il entretient avec ses pairs. La lumière, l'électromagnétisme, l'astronomie sont autant de domaines où il a laissé son empreinte. François Arago n’a pas seulement fait avancer la science, il l'a popularisée, « médiatisée » avant l'heure, en encourageant les initiatives les plus diverses, dont celle de Louis Daguerre et de son daguerréotype.

Sa carrière politique débute en 1831 avec son élection de député des Pyrénées-Orientales. Figure du parti républicain pendant la monarchie de Juillet, il est candidat aux législatives dans les Pyrénées-Orientales en 1846. Soutenu par le tout nouveau Indépendant des Pyrénées-Orientales, il est élu avec succès. Il choisit cependant de représenter la Seine, où il est élu simultanément et avec un score aussi enthousiaste.

Après la révolution de 1848, il devient ministre de la Guerre, de la Marine et des Colonies dans le gouvernement provisoire de la Seconde République. Il contribue à ce titre à l'abolition de l'esclavage. Bien que républicain les désordres causés par les soulèvements populaires à Paris le contrarient. Il conserve pourtant ses fonctions jusqu'à la création du Second Empire. Malade, il décède en 1853. Plusieurs dizaines de milliers de personnes l’accompagnent au Père Lachaise.

Mr. Guy JACQUES a publié en 2016 chez Nouveau Monde, François ARAGO, L'OUBLIÉ 

Les Amis de Collioure ont voulu rendre un hommage particulier à Balbino Giner, peintre qui a vécu en Roussillon une existence d’exil, de bohème et de passions humaines. Sa marginalité et le silence relatif qui entoure son nom, expliquent la discrétion qui encadre son œuvre. Pourtant les professionnels de l’Art et les amoureux de la peinture figurative de cette époque admirent ce peintre d’origine valencienne, deux fois Prix de Rome et reconnaissent en lui l’une des plus intéressantes personnalités de cette génération d’artistes roussillonnais, son œuvre le plaçant dans le cercle privilégié de l’art du XXème siècle.

Balbino n’a pas vraiment peint de paysages, sa passion artistique s’exprime dans de nombreux portraits y compris des autoportraits ou dans quelques natures mortes lorsqu’il manque de modèles se prêtant à la pose. Peintre de la narration, on le nomme à juste titre « peintre des âmes ».

Sur l’homme, lorsqu’on interroge de nos jours ceux qui l’ont côtoyé, transparaît chez Balbino l’image du sourire et des yeux de l’amitié.

Parler de l’Atlantide semble une idée saugrenue car des centaines de livres et d’articles ont traité ce sujet depuis Platon, il y a 2.500 ans, sans apporter la preuve de son existence. De nombreux géologues, géographes, sismologues et archéologues ont tous recherché sa localisation et estiment crédible que l’île de Santorin soit le site de la mystérieuse cité enfouie. Les historiens, eux, restent sceptiques sur l’existence de l’Atlantide à Santorin ou ailleurs. 

Cependant, les moyens scientifiques d’investigation des cinquante dernières années ainsi que des découvertes récentes jugent plausible que des cataclysmes gigantesques aient pu profondément secouer la méditerranée dans les années 1500 av. J.C., entraînant la disparition brutale de brillantes civilisations antiques, peut-être insulaires.

.

Leurs conséquences au sein même des Cyclades et ressenties également à distance dans la civilisation minoenne et dans la civilisation mycénienne de même que relatées dans le Pentateuque sont autant d’éléments accréditant la thèse d’un énorme bouleversement géologique centré sur la mer Égée. 

L’auteur, par ailleurs passionné de neurodidactique, a évoqué le rôle de l’imaginaire dans l’apparition des mythes, un mythe si fort qu’il aurait traversé les siècles… (cf. Joël Thomas, Université de Perpignan).

De belles photos de Grèce, de Santorin, de l’art cycladique et de la civilisation minoenne ont agrémenté cette brillante présentation.

La conférence a porté sur l’importance qu’ont joué ces sites pendant tout le XXe siècle, autour de trois tandems mythiques que sont Dali et Duchamp pour Cadaquès, Matisse et Derain pour Collioure et Picasso et Braque pour Céret.

La conférencière a tenu à présenter ces sites remarquables et authentiques qui chacun avec ses atouts a séduit ces artistes voyageurs du début du XXème siècle en quête de paysages leur permettant de se libérer de leur formation classique et du carcan culturel ambiant défendu par les académies. Les trois sites ont vu émerger ces grands précurseurs du cubisme, du fauvisme et du surréalisme qui, bien que continuant ensuite leur voyage artistique vers d’autres horizons, ont scellé en ces lieux à la fois leur empreinte géniale et toute une descendance d’artistes imprégnés de leur savoir novateur. La conférencière a dressé un panorama, bien sûr non exhaustif, de tous les peintres qui ont fait perdurer la richesse de ce fameux triangle artistique car, effectivement, ces précurseurs ont marqué leur temps d’une manière incontournable et depuis, des centaines d’artistes ont, sur leur trace, fréquenté ces lieux.

Madame MATAMOROS a conclu : « Aujourd’hui, plus de cent ans après, l’histoire est toujours aussi vivante et les villes qui les ont accueillis, sont connues dans le monde entier. Il est temps de rassembler ces trois destinations et d’en faire un point central et visible sur le plan international ».

Les hommes de l’antiquité ont trouvé le moyen de concentrer l'énergie qui leur provenait du soleil grâce à des miroirs ou à des objets transparents de forme appropriée. Puis ce fut les miroirs ardents dont la taille augmente, notamment avec la famille Villette en France et Von Tschirnauss en Allemagne. Ce dernier créera également les premiers concentrateurs à lentilles, nommés verres ardents.

Au XVIII° siècle, Buffon expérimente le premier concentrateur à facettes capable d'enflammer du bois à 65 m de distance et imagine différents concepts, comme les lentilles à échelons plus connues sous le nom de lentilles de Fresnel. Plus tard, Lavoisier multipliera les expériences avec sa "grande lentille" et parviendra à fondre différents métaux.

Au XIX° siècle, les machines solaires de Mouchot et Piffre, où sont associés moteur à vapeur et concentrateur solaire, font sensation. Et en 1900, le Padre Himalaya expérimente le premier four solaire de taille industrielle à Sorède avant de créer d'autres versions au Portugal et aux Etats Unis.

Enfin, après la seconde guerre mondiale, Félix Trombe passe à une dimension supérieure en créant en 1952 le Four solaire de Mont-Louis avec un concentrateur de près de 90 m² puis celui d'Odeillo avec plus de 1800 m² en 1969. Ce dernier reste de nos jours le plus grand du monde, même si des centrales électro-solaires, dont la finalité est différente, sont de dimensions bien supérieures.